Français –People’s Daily Online | Publié le 09 septembre 2016
Les étrangers qui viennent en Chine pour y travailler pourront bientôt obtenir un permis de travail unifié. Cette initiative intervient alors que le pays tente de rationaliser le processus et d’améliorer son efficacité pour attirer davantage de talents étrangers qualifiés.
La réforme combinera les deux permis de travail pour étrangers existant actuellement en Chine actuelle en un seul.
Selon l’Administration d’Etat des affaires des experts étrangers, qui dirige la réforme, un essai aura lieu dans les municipalités de Beijing, Shanghai et Tianjin ainsi que dans les provinces du Hebei, de l’Anhui, du Shandong, du Guangdong et du Sichuan et la région autonome Hui du Ningxia à partir du mois d’octobre. La réforme, a également précisé l’administration, sera mise en œuvre à l’échelle nationale en avril de l’année prochaine.
D’après Zhang Jianguo, directeur de l’Administration qui s’est exprimé jeudi lors d’un séminaire à Tianjin, « L’unification élimine l’obstacle de la double demande et améliore la communication, dans le but de mieux servir les talents étrangers venant travailler en Chine ».
Dans le système actuel, les étrangers peuvent demander l’un des deux types de permis de travail : un permis de travail pour étrangers délivré par le Ministère des ressources humaines et de la sécurité sociale, ou un permis de travail pour expert étranger fourni par l’Administration d’Etat des affaires des experts étrangers.
« Légalement, il est assez difficile de dire à quelle catégorie un demandeur appartient », a déclaré Liu Guofu, professeur en droit de l’immigration à l’Institut de Technologie de Beijing.
« Par exemple, si un spécialiste étranger qui vient de Microsoft demande un permis de travail en Chine, est-il un expert ou non ? », a-t-il demandé, ajoutant que la règle actuelle peut être source de confusion pour les étrangers.
Un seul permis de travail, a-t-il également souligné, est couramment utilisé dans les pays les plus développés pour le recrutement de talents internationaux. « La vieille règle ressemble surtout à un produit d’une économie planifiée tandis que la nouvelle est axée sur le marché », a-t-il dit.
De son côté, M. Zhang a souligné que la réforme vise également à attirer davantage d’étrangers qualifiés et ceux qui sont nécessaires au développement de la Chine.
« Une carte d’identité est un excellent choix et cela fait longtemps qu’on l’attend », a déclaré Donald Guadagni, qui enseigne l’anglais au Collège professionnel de technologie de Ningbo.
« La délivrance de ce type de document serait la bienvenue pour de nombreux étrangers, car elle pourrait servir d’alternative à la pièce d’identité d’État pour les voyages et les services de chemins de fer et bancaires », a-t-il dit, ajoutant que le gouvernement devrait régulièrement revoir les lignes directrices et les politiques afin de s’assurer que les règles sont mises à jour.
Les zones sélectionnées pour les essais commenceront les préparatifs en octobre, notamment en termes de formation du personnel et de promotion, et le nouveau permis sera délivré dans ces régions à compter du 1er novembre.
Selon l’administration, un manuel sera également publié pour guider les étrangers dans l’obtention du permis. Le manuel expliquera des choses comme les exigences relatives au requérant, les procédures de base et la durée d’examen.
Après que le permis de travail aura été délivré, l’expatrié obtiendra un permis de travail avec un numéro d’identification. La carte comprendra le nom et la photo de la personne, la période pendant laquelle le permis est valide et le nom de l’employeur.
« La nouvelle carte de permis de travail sera le titre de compétence juridique pour les étrangers travaillant en Chine », a de son côté déclaré Gao Xiang, directeur du département des politiques et des règlements de l’Administration. De même, a-t-il précisé, le numéro figurant sur le permis sera utilisé pour « enregistrer, gérer et servir chaque étranger qui travaille en Chine ».
La carte sera émise à partir d’avril prochain, après la fin de la période de test. Lors de cette période, a ajouté l’administration, les étrangers se verront remettre une carte en papier temporaire.
Selon le Ministère de la sécurité publique, près de 600 000 étrangers vivaient en Chine depuis plus de six mois à la date de 2011, dont quelque 220 000 expatriés y travaillant, principalement dans des coentreprises ou en tant qu’enseignants ou représentants d’institutions étrangères.
En décembre de l’année dernière, le Conseil des affaires de l’Etat –le gouvernement chinois- a décidé d’unifier les deux permis de travail en un seul dans le cadre des efforts de la Chine pour simplifier les procédures administratives.